Construit pour assurer la défense de la ville, le château fut bâti sur le rebord de la falaise ouest dominant la ville d'une trentaine de mètres. Jusqu'en 1789, il sera le siège du pouvoir royal, représenté par le gouverneur/capitaine qui aura le commandement de la garnison chargée de défendre la ville.
L'origine du Château de Dieppe divise cependant les historiens. D'après les textes, il fut certainement construit sur les vestiges d'un château sommaire édifié par Henri II Plantagenêt et Richard Cœur de Lion, puis détruit par Philippe Auguste en 1195.
Ce qui est certain aujourd'hui, c'est que la trace la plus ancienne est constituée par la tour ouest (donjon), dont l'origine formelle a été située au XIVème siècle, vers 1360, lorsque l'on construit une enceinte fortifiée autour de la ville, menacée par les Flamands alliés aux Anglais.
En 1435, après avoir délivré la ville de l'occupation anglaise, le capitaine Charles Desmarets obtint l'autorisation d'agrandir la place. Trois autres tours sont construites tandis qu'une tour carrée munie d'un pont levis est édifiée pour protéger l'entrée au sud-ouest. L'ensemble sera également relié à l'enceinte urbaine.
Chaque époque apporta ensuite des modifications ou des restaurations.
Dans la première moitié du XVIème siècle, une campagne de renforcement défensif est mise en œuvre pour répondre au progrès de l'artillerie. Une barbacane de plan en fer à cheval est construite pour défendre la façade d'entrée du château (sud-est), ainsi qu'une nouvelle tour détachée au pied du château et reliée à l'enceinte urbaine (vers le square du Canada). A la fin du XVIème siècle, une tour carrée est édifiée au sud tandis que l'enceinte est prolongée dans la même direction, pour intégrer la tour Saint Rémy de l'église désaffectée puis, du côté ville afin de créer une grande terrasse au sud-est, devenant basse-cour.
Construit au départ comme une forteresse destinée à résister aux assauts d'un ennemi rapproché, le château évolua au XVIIème siècle vers un autre rôle : celui de résidence et de caserne. De larges et hautes fenêtres sont alors percées, des toitures en poivrières couvrent les terrasses des tours et courtines et des aménagements résidentiels sont effectués pour les gouverneurs et leurs hôtes de marque. La cour où se trouve l'entrée du musée acquiert à l'époque une fonction d'apparat. Une caserne pour loger les troupes est édifiée en 1630 contre la muraille sud-ouest, à l'emplacement de l'actuelle salle d'exposition temporaire du musée.
La Révolution française aurait pu ensuite nous priver de ce prestigieux vestige, s'il n'avait pas été transformé en geôle pour y enfermer les contre-révolutionnaires. En 1829, Dieppe fut déclassée comme place de guerre, à l'exception du château. En 1905, la Ville racheta l'édifice à l'Etat. Classé Monument Historique en 1862, il redevint place militaire pendant la première Guerre Mondiale.
En 1923, on y transféra le musée municipal, créé en 1897. Il devint alors le Château-Musée (MSM1). Le projet initial était de constituer un musée des beaux arts destiné aux ivoiriers dieppois et aux résidents en villégiature. En 1930, la statue de Vauquelin, réalisée par le sculpteur dieppois Eugène Bénet fut placée sur l'esplanade nord, face à la mer. Enfin pendant la seconde Guerre Mondiale, lors de la construction du mur de l'Atlantique, le château servit de nouveau de place-forte : le système défensif fut alors constitué de murs et de blockhaus, venus renforcer les murailles et enceintes du château. Le château abrite ainsi depuis 1923 une des plus riches collections d'objets et sculptures en ivoire de France.
Construite au XVe siècle en grès et silex et remaniée plusieurs fois, la porte dite des Tourelles est constituée d'un passage voûté, flanqué de deux tours circulaires que couronnent deux toits coniques. Cette porte est la seule subsistante des sept anciennes portes de la ville, dont cinq donnaient sur la mer. Elle constitue avec le château et le mur de rempart près de l'ancienne Tour aux crabes, un des derniers vestiges des fortifications de la ville. Celles-ci furent édifiées sans doute dès le XIe siècle puis régulièrement reconstruites pour finalement être détruites au XIXe.
Au cours des siècles, les Tourelles portèrent plusieurs noms dont Porte du port d'Ouest et servirent de prison, sans doute depuis la fin du Moyen Age jusqu'en 1825, date à laquelle les prisonniers furent transférés dans la nouvelle prison construite au Pollet, à l'emplacement du couvent des Capucins. Après avoir appartenu à des particuliers, les tourelles abritent aujourd'hui le siège de l'association chargée du festival international des cerfs volants qui se tient à Dieppe tous les deux ans depuis 1980.
À partir de 1824, la duchesse de Berry et sa cour fréquente assidûment la station balnéaire dieppoise. Aussi en 1825, afin de lui offrir un lieu digne d'accueillir les représentations théâtrales et musicales, dont elle raffole, la municipalité fait appel à l'ingénieur Frissard pour concevoir un projet de théâtre municipal près de la plage. Le parti choisi est celui d'un "théâtre à l'italienne" : un hémicycle couvert d'un toit. La salle relativement petite (300 à 400 personnes) présente alors deux niveaux de balcons, un grand foyer, un équipement scénique complet ainsi que deux loges réservées à l'avant-scène pour la municipalité et l'Etat-Major. La duchesse de Berry se voit également offrir une loge et un appartement. Le théâtre municipal est ensuite profondément remanié en 1900 par les architectes Chevallier et Loison, à la manière des plus belles salles parisiennes de son temps. Les architectes conçoivent une façade sur mer complètement nouvelle avec un vaste hall, ouvrant sur la mer par cinq grandes baies.
À l'extérieur, les façades s'ornent du style "Beaux Arts", en vogue à l'époque, tandis que l'intérieur est redécoré en s'inspirant librement de l'époque rocaille (XVIIIe siècle). Un décor en staff orne ainsi les salles du théâtre de Dieppe, ponctué d'ors, de plafonds peints, de masques, cartouches et de formes chantournées (faites de courbes et de contre courbes). Dans la salle de spectacle, certaines loges sont supprimées pour pouvoir accueillir un plus grand nombre de spectateurs. Comme au théâtre de l'Athénée à Paris, le plafond peint (les muses) s'orne d'un grand lustre tandis les loges d'avant-scène sont encadrées de figures de caryatides, personnifiant le théâtre et la musique.
Durant toutes ces années, où la station balnéaire fut à son apogée, le théâtre de Dieppe reçut parmi les plus grands artistes de son temps : Rossini, Meyerbeer, Liszt et notamment Camille Saint-Saëns, qui par sa participation active à la vie culturelle de la cité, laissa le plus de traces dans l'histoire de cet édifice.
Endommagé pendant la guerre, le théâtre reçut un "rhabillage" de ses façades en ciment dans les années 1950. Accueillant ensuite un cinéma, il ferma ses portes en 1961 pour les rouvrir en 2002 afin d'abriter le mémorial du 19 août 1942.
C'est vers 1283 que fut édifiée sur l’actuelle place Saint Jacques et sur les vestiges de la petite chapelle Sainte Catherine, puis d'une première église détruite en 1195, une nouvelle église dédiée à Saint-Jacques. Celle-ci, située sur le chemin du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle par mer, fut dotée en conséquence, de vastes proportions. Les travaux ne furent cependant achevés que vers la fin du XVIème siècle. L'évolution architecturale de l'église nous permet ainsi de retracer le cheminement de l'art gothique durant quatre siècles, jusqu'aux derniers feux du gothique flamboyant.
La façade à l'origine symétrique et édifiée au XIVème siècle dans le style gothique rayonnant, se voit dotée d'une tour des cloches au XVème siècle, ornée d'un décor flamboyant. Le décor du tympan a cependant disparu, martelé lors des guerres de religion. Au trumeau, une statue de Saint-Jacques représenté en pèlerin fut réalisée au XIXème siècle. A l'intérieur, le rez-de-chaussée de la nef et du chœur, plus austère furent édifiés au XIIIème siècle et les parties supérieures de la nef et la croisée du transept au XIVème siècle.
Au XVème siècle, des chapelles latérales sont aménagées entre les contreforts de la nef pour les corporations tandis que les voûtes du chœur et le décor des chapelles du chœur sont refaites au XVIème siècle, dans un style marqué par le gothique flamboyant (voûtes à liernes et tiercerons) et les premières influences de la renaissance. Ainsi les murs de la chapelle oratoire de l'armateur Ango est ornée de motifs inspirés de l'Antiquité gréco-romaine (médaillons, guirlandes, candélabres, animaux fantastiques...).
Cette double influence se retrouve également dans le décor du mur du trésor, au sommet duquel se trouve une fenêtre, celle du prédicateur. Celui-ci surveillait le déroulement de la messe et descendait au moment opportun pour faire son sermon. Ce mur comporte également un document d'un grand intérêt ethnographique, la frise dite des sauvages. Celle-ci sans doute réalisée vers 1530 représente les peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique rencontrés par les navigateurs lors de leurs explorations.
A droite, la seconde partie de la frise rappelle certainement les festivités organisées lors des mitouries, qui se déroulaient en partie dans la ville et dans l'église, tous les ans au 15 août. Cette fête créée à la demande du roi Louis XI, commémorait la victoire de ce dernier sur les Anglais, à Dieppe en 1443. Probablement dès sa construction au XIIIème siècle, l'église Saint-Jacques reçut également les témoignages gravés dans la pierre, des marins, corsaires ou navigateurs partis à la découverte de nouveaux mondes, comme en témoigne le bateau gravé sur le soubassement du mur.
Cependant, il est aujourd'hui difficile d'imaginer l'ensemble du décor sculpté qui ornait l'édifice, la presque totalité de la statuaire ayant disparu durant le pillage de l'église par les Huguenots en 1562.
Enfin, l'église Saint-Jacques fut dotée du grand orgue dès le XVIIème siècle, puis d'un orgue de chœur à la fin du XIXème siècle. Fragilisée par les vicissitudes des huit siècles passés, l'église Saint-Jacques se fortifie peu à peu grâce aux campagnes de restauration régulières.
Une première église Saint-Rémy, datée du XIIIème siècle et dont seule subsiste aujourd'hui la tour dite « Saint-Rémy », fut construite à l'origine au pied du coteau où se trouve le château. Celle-ci tomba cependant progressivement en ruines et c'est pour cette raison que l'on décida la construction d'une nouvelle église Saint-Rémy, plus au cœur de la ville.
C'est Thomas Bouchard, échevin et trésorier de la paroisse, qui en posa la première pierre en 1522. En 1545, le chœur gothique, entouré d'un déambulatoire et de chapelles rayonnantes est terminé et l'on perçoit déjà dans le décor, l'influence de la première renaissance française. Les travaux furent alors interrompus par les guerres de religion. Ils reprirent au début du XVIIème siècle, dans un esprit complètement nouveau, celui de la Contre-réforme catholique. L'église de Rome cherche alors à reconquérir ses fidèles et le parti pris architectural en est le reflet : la largeur de la nef et la multiplication des chapelles permettaient en effet d'accueillir une large foule, tandis que la musique du Grand Orgue et la magnificence de l'autel majeur participaient de la volonté d'émouvoir et d'impressionner l'assemblée.
La façade achevée vers 1630, est marquée par une double influence, celle de la Renaissance à travers les références à l'Antiquité (frontons, pilastres, colonnes, superposition des ordres antiques sur la tour...) et celle des églises contemporaines, construites à Rome, par sa théâtralité et son aspect imposant. Une deuxième tour, jamais construite, aurait dû à l'origine lui rendre sa symétrie.
Les portails latéraux (1609 et 1643), en revanche, semblent encore marqués par le vocabulaire de la Renaissance française. À l'instar de Saint-Jacques, l'église Saint-Rémy fut sérieusement fragilisée par les guerres et destructions qui touchèrent la ville.
À ce titre et grâce à la mobilisation des Dieppois, plusieurs campagnes de restauration furent engagées depuis les années 1990. Celles-ci devraient permettre dans quelques temps, de rendre aux visiteurs l'accès au chœur, fermé depuis de nombreuses années. On peut cependant d'ores et déjà admirer le résultat de la dernière campagne de restauration, qui permit à la chapelle axiale de retrouver tout son éclat et sa stabilité, ainsi que son retable.
C'est sans doute à la suite d'un vœu fait par un marin anglais, qu'une chapelle Notre Dame des Grèves fut construite dans le quartier du Pollet, Grande Rue, à l'emplacement de la place des Grèves, vers 1000 ou 1100. Cette première chapelle, s'enfonçant dans le sol fut vraisemblablement remplacée par une seconde reconstruite tout à côté. Jusqu'au XIXème siècle, cette petite chapelle faisait partie de la paroisse de Neuville, dont l'église Saint Aubin, sur les hauteurs, en était l'église principale.
Cependant, considérant que la chapelle était devenue trop petite pour accueillir les 5 000 âmes très pieuses du Pollet, les habitants du quartier demandèrent que le Pollet soit érigé en paroisse puis qu'une église plus vaste soit construite. Les travaux débutèrent finalement en 1843, sur des terrains offerts par le département, près de l'ancien couvent des Capucins transformé en prison. L'ancienne chapelle fut abandonnée puis détruite en 1858. On en profita également pour percer de nouvelles rues afin de desservir l'église ainsi qu'un chemin de ronde autour de la prison. Il fallut cependant construire l'église sur pilotis en raison de nappes d'eau souterraines trop proches de la surface. En 1844, on attendit l'arrivée de Louis Philippe pour la pose de la première pierre mais il ne vint pas. L'église des Polletais fut finalement inaugurée en 1849 par l'archevêque de Rouen mais il lui manquait encore son clocher, qui sera élevé en 1860.
Ce n'est qu'une cinquantaine d'années après la pose de la première pierre que la décoration intérieure sera terminée, donnant sa dernière touche à une addition plutôt salée !
Quant au parti pris architectural, il ne fit pas alors l'unanimité : « une mauvaise boîte carrée, unie et sans style. Elle rivalise avec la caserne toute proche et avec la maison d’arrêt, sa voisine » déclare la presse de l’époque.
Avec son style sobre et ses colonnes portant un fronton, ornée en son centre d'une Vierge à l'enfant, l'église Notre Dame des Grèves conçue par l'architecte Lenormand, montre une certaine filiation avec les édifices de style néoclassique que l'on construit à la même époque.
À l'intérieur, l’édifice fut doté au cours du temps d'intéressants décors réalisés par le peintre dieppois Mélicourt-Lefèbvre : deux fresques, l'une dans le chœur et l'autre représentant le naufrage d'un canot, dans la chapelle de Bonsecours. Un chemin de croix composé de quatorze tableaux, réalisé par trois artistes de la maison Beer à Paris fut également offert. Malheureusement, certaines peintures du chœur et du transept ont presque déjà disparu. Depuis, son emplacement sur un terrain meuble et les vicissitudes du temps ont largement fragilisé l'édifice qui demande malheureusement des soins réguliers.
Essentiellement constitué de champs et de prairies, le quartier de Janval, situé sur les hauteurs de Dieppe, se développe à partir du XXème siècle, se couvrant peu à peu de nouveaux lotissements ouvriers (HBM) et de maisons individuelles. Afin de répondre à l'augmentation du nombre de paroissiens, une nouvelle église est alors édifiée en 1926, sur les terrains offerts par Mme Dufresne et sur les plans de l'architecte dieppois et Prix de Rome Georges Feray (1892–1965). A la même époque, on assiste en France à une grande vague de construction d'églises adoptant des solutions architecturales innovantes, que ce soit dans les matériaux comme dans le plan. L'église de Janval se situera dans cette mouvance tout en portant les caractéristiques des différents courants architecturaux du début du XXème siècle dont s'inspire Georges Feray (art déco, mouvement moderniste, mouvement régionaliste, historicisme), sans pour autant y adhérer totalement.
Construite sur un plan traditionnel en croix latine, avec deux bas-côté et un chœur entouré d'un déambulatoire, l'église de Janval s'inspire cependant des églises romanes (nef couverte d'une charpente peinte en bleue) et paléochrétiennes (présence d'un porche). Le porche est surmonté d'une haute tour abritant les cloches et ornée sur toute sa hauteur d'une immense croix massive, réalisée en mosaïque de pierre et de silex. Cette tour est elle même surmontée d'une lanterne (tour octogonale), portant une flèche ornée des deux symboles chrétiens : la croix et le coq.
L'influence romane est également perceptible dans la présence du petit cloître séparant le chœur de la sacristie, et tout comme dans celle de la crypte, élément de l'architecture paléochrétienne conçu pour exposer des reliques et cependant ici prévu pour le catéchisme.
Ainsi, c'est avant tout par l'utilisation de matériaux nouveaux que le Sacré Cœur de Janval appartient à son époque. Georges Féray choisit en effet d'utiliser une ossature en béton armé recouvert d'un parement de briques, tout en conservant des matériaux locaux (silex, briques et pierre) pour dessiner un décor géométrique et polychrome, soulignant les soubassements, ouvertures, tympan, croix de la tour...
A l'intérieur, le style art déco s'immisce dans le décor et s'empare du mobilier liturgique, inspiré quant à lui des premiers temps chrétiens (chancel, ambon), témoignant ainsi une fois de plus, de cette double influence caractéristique de la conception de cette église.
Enfin, les oeuvres de Jean Gaudin (mosaïque du retable) et de Madeleine Grégoire (fresques du chemin de croix) achèvent de faire de cette église, un haut lieu du renouveau de l'art sacré de l'entre-deux-guerres.
Dépendante du prieuré de Longueville-sur-Scie durant le Moyen Âge et jusqu'à la Révolution, la commune de Neuville resta indépendante jusqu'au début des années 1980, date à laquelle elle fut rattachée à Dieppe.
Sa première église, qui accueillit dès le XIIIe siècle les habitants du quartier du Pollet dépourvus d'église paroissiale, fut cependant pillée et incendiée en 1562 par les Protestants. Seul le chœur, reconstruit vraisemblablement au début du XVIe siècle (comme l'attestent ses contreforts sculptés de pinacles au décor flamboyant) échappa aux flammes. La reconstruction de l'édifice s'avéra lente et laborieuse et ne fut achevée que vers 1616, date à laquelle il reçut sa dédicace. Reconstruite sur un plan simple, l'église présente une nef flanquée de bas-côtés et un transept non saillant ouvrant sur le chœur. Le clocher, couvert d'une toiture en ardoise caractéristique du XVIème siècle, étayé par des contreforts massifs et percé dans la partie basse de fenêtres en arc brisé domine le portail occidental, orné d'une statue de l'évêque saint Aubin.
Contrairement au clocher, édifié en pierre de taille comme le fut le chœur, les murs de la nef furent construits avec des matériaux locaux : blocs de silex taillé et blocs de grès en alternance. C'est cependant à l'intérieur, que se situent les éléments les plus remarquables de l'édifice. Le chœur tout d'abord, présente un très rare décor de boiseries du XVIIIe siècle, couvrant le sanctuaire sur une hauteur de 5m de haut (pilastres, panneaux sculptés entre lesquels sont insérées quatre toiles représentant les quatre évangélistes) et surmonté dans l'axe central, d'un ensemble sculpté représentant une gloire (ciel rempli de nuages desquels émergent des anges et le symbole de Dieu).
La nef, présentant également une certaine originalité est couverte d'une voûte en bois en forme de coque de navire renversé, enduite de plâtre, tandis que les extrémités des poutres de la charpente sont ornées d'étonnants décors sculptés : vingt têtes plus ou moins grimaçantes, cinq écussons et des têtes ressemblant à celles des crocodiles.
Enfin, l'ensemble de la statuaire en bois peint (statues de saint Fiacre, saint Aubin et sainte Barbe), datée des XVIe et XVIIe siècles est également particulièrement remarquable tout comme les vitraux, dont celui représentant une caravelle et son équipage, daté de 1586. Par la suite, à la fin du XIXe siècle, des dons de l'Etat et de riches familles viendront enrichir l'église d'œuvres picturales et de nouveaux vitraux tels que ceux de l'Annonciation, de la Visitation et de la Nativité, des ateliers Lusson (1860).
Dominant la falaise Est de la ville tel un phare, l'église Notre Dame de Bonsecours fut construite en 1876 et appartenait alors à la Société de secours mutuel. Les dieppois s'étaient en effet engagés à édifier un lieu de culte dédié aux marins, lors de l'inauguration du calvaire de la jetée, seize ans auparavant.
Cette chapelle fut tout d'abord un lieu de pèlerinage, puis un lieu dédié à la mémoire des marins disparus en mer. Isolée de toute habitation jusqu'en 1914, elle devint chapelle paroissiale de Neuville les Dieppe puis fut achetée par l'association diocésaine en 1935.
Construite en briques et rehaussée d'un décor de briques vernissées colorées soulignant les baies et formant une frise autour de l'édifice, l'église se présente comme un petit reliquaire posé sur la falaise. Sa façade occidentale, très massive avec sa tour de clocher encadrée de deux tourelles surmontées de clochetons à toit conique, contraste avec l'aspect plus léger de la nef et du chevet, comme hérissés de pignons pointus.
Son architecture, mêlant à la fois des éléments romans (baies en plein cintre, décors d'arcatures aveugles, clocher porche massif), byzantins (décors polychromes) et orientaux (clochetons coniques) est caractéristique de la fin du XIXème siècle. A l'intérieur, l'église également ornée de vitraux et de statues, reçoit sur ses murs les ex-voto et les plaques commémoratives des familles venues se recueillir ou fleurir la mémoire des leurs.
Dieppe, port de mer à plusieurs ponts et passerelles qui permettent aux habitants de circuler autours des bassins.
Le pont Colbert dit "le pont qui tourne" coupe en deux le quartier du Pollet. En 1879, des aménagements sont décidés pour relancer le port de Dieppe. Le programme des travaux est lancé par Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics. Pour Dieppe, un programme d’amélioration du port fut annexé à la Loi du 3 avril 1880. Ce dernier comprenait l’ouverture à travers le faubourg du Pollet d’un chenal de 40 mètres de largeur destiné à relier l’avant-port avec le bassin de la retenue. De Type Eiffel, à rivets, il fut construit en 1887 et inauguré en 1889. Surnommé tour à tour, Grand Pont, Pont Neuf ou encore Pont qui tourne, il ne sera inauguré réellement qu’en 1925 et finalement baptisé Pont Colbert.
Classé monument historique, il a été retiré en 2024 pour être restauré. Les travaux devraient durer 15 mois (hors aléas) et, ainsi, les dieppois retrouveront leur monument préféré, véritable lien entre le quartier du Pollet et le centre-ville, aussi beau que lors de son inauguration.
Le pont Ango Construit en 1881, un pont tournant, détruit par la guerre il fut reconstruit en 1950 en pont levis le pont Ango, dit "pont levant", sépare le port de pêche et le port de plaisance et relie le Pollet à Dieppe.
La passerelle Amiral Rolland, permet le passage des piétons dans les bassins de commerce.