10/08/2023 - 15:35
« Un lieu pour les musiques actuelles »

<h3>Né il y a sept mois, le collectif La Machine prépare un projet novateur. Porté par Olga Giardelli (musicienne et professeure de musique) et Jimmy Fauvel (programmateur culturel), il a vocation à créer un lieu dédié aux musiques actuelles et notamment aux musiques alternatives et à organiser des événements à l'image du festival La Machine à boujoux qui se déroulera les 23 et 24 septembre. Entretien.</h3>
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<p><strong>Comment est né votre projet de créer une salle de musiques actuelles ?<br />
Jimmy Fauvel :</strong> "A Dieppe, il manque un lieu dédié uniquement aux musiques actuelles pour que les groupes émergeants puissent se produire. Ce serait un lieu ressource où les musiciens pourraient se rencontrer et avoir des outils à disposition, de la documentation, un accès à des intervenants qui les encadreraient dans le développement de leur carrière. Où ils pourraient répéter et s'installer en résidence. Avant de s'exporter hors région, il faut avoir un set musical qui tienne la route. Il y a un potentiel et il y a une attente très forte."</p>
<p><strong>Olga Giardelli :</strong> "Il y a clairement un besoin. Au-delà de la salle de concert, d'un lieu ressource pour les artistes, la Machine est un lieu qui va appartenir à ses adhérents. L'idée est, qu'en plus des concerts qui sont le centre névralgique du projet, la Machine soit accessible tous les vendredis et samedis soirs même s'il n'y a pas de concert programmé. Les adhérents pourront y passer de la musique. Ce sera un lieu de vie. Le mercredi et le samedi après-midi, ce sera pour les enfants et les ados."</p>
<p><strong>Où se situera cette salle ?<br />
Olga Giardelli :</strong> "On a un lieu. Il se trouve au 132 bis avenue de la République à Neuville. C'était impératif pour nous d'être au cœur d'un quartier. On va pouvoir travailler avec les habitants et les associations. Nous allons mener une étude acoustique. Les voisins s'inquiètent et c'est normal. Il y a des lois qui sont très strictes et que nous allons évidemment respecter. Cela conduira à des préconisations sur les matériaux à utiliser pour qu'il n'y ait pas de nuisances. Il n'est pas question d'ouvrir et que cela embête les voisins. On les associera et on sera complètement transparents avec eux. Nous avons donc des travaux d'aménagement à réaliser et nous espérons une ouverture de la salle en 2024."</p>
<p><strong>Jimmy Fauvel :</strong> "on ne va pas bosser tout seul dans notre coin. On veut mettre en place un projet collectif qui s'inscrira dans le cadre de l'éducation populaire. Il sera ouvert à tous parce que nous souhaitons que ce lieu permette à toutes et tous d'accéder à la culture. Cela passe par le prix. On ne veut pas imposer un tarif parce que quand on impose un tarif pour un concert, souvent il est dans un moyenne trop haute pour des gens qui ont peu de moyens. C'est un frein alors que tout le monde a droit à la culture."</p>
<p><strong>Votre démarche autour des tarifs pour accéder aux concerts est assez novatrice elle aussi…<br />
Olga Giardelli :</strong> "Quand un prix est imposé, les gens ne viennent en général voir que ce qu'ils connaissent déjà et ne vont pas prendre le risque de la découverte. Ils vont venir consommer des spectacles. Ce qu'on attend dans ce lieu, c'est que ses occupants en soient les acteurs. En mettant en place un concept d'adhésion pour une période de trois mois, les gens pourront venir quand ils le souhaitent et ils viendront découvrir également. L'abonnement est à prix libre, avec un tarif conseillé de 50 euros pour un trimestre, ce qui nous permet d'être à l'équilibre. Mais chacun paye en fonction de ses ressources et de ses envies. Nous sommes aujourd'hui déjà 160 adhérents. Ce montre qu'il y a un intérêt fort et cela prend de belles proportions."</p>
<p><strong>Jimmy Fauvel :</strong> "Il y a un engouement du public dieppois et plus largement. Dieppe est une ville en plein boom. Alors il faut offrir aux gens qui vivent ici, qui viennent s'y installer, qui y viennent en vacances, des opportunités de sortie."</p>
<p><strong>Quel type de programmation proposerez-vous ?<br />
Olga Giardelli :</strong> "Il y a plein d'endroits qui ont une âme et proposent déjà des programmations. Nous avons envie de compléter l'offre. Les musiques actuelles, ce sont toutes les musiques amplifiées de 1950 à aujourd'hui. Certaines formes de jazz, la chanson française entrent aussi dans le cahier des charges des musiques actuelles. Dans notre programmation, nous allons le respecter ce cahier des charges avec des groupes locaux, régionaux et émergeants, des groupes britanniques également. On a fait un premier concert, hors les murs, au Domaine des Roches qui s'est super bien passé. C'était un concert de post-punk psyché (Mickle Muckle), de la musique alternative que le public n'avait jamais vraiment pu entendre avant à Dieppe. Le jazz, la chanson française, les groupes de reprise ont déjà une place à Dieppe. En revanche, les groupes de musique alternative n'ont que peu d'espace. Nous avons déjà été sollicités depuis six mois par une bonne soixantaine de groupes. C'est dire l'intérêt que notre démarche suscite."</p>
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<p><strong>Vous organisez un festival les 23 et 24 septembre 2023 sous le chapiteau des Saltimbanques de l'Impossible dans le parc paysager de Neuville. C'est une façon d'amorcer votre projet ?<br />
Olga Giardelli :</strong> "Complètement. Pour être honnête, on a fait fort. Entre le moment où on s'est lancé le défi de faire un festival, deux mois après tout était calé, avec une programmation complète. Avec ce festival, ça devient concret et cela montre le panel de programmation de la Machine avec une affiche très éclectique. Il y a des grosses pépites."</p>
<p><strong>Jimmy Fauvel :</strong> "Ca nous ancre sur le territoire. C'est d'ailleurs ce qui a conduit au choix du nom. On voulait un nom « terroir » bien implanté avec une identité forte."</p>
<p>Textes : Stéphane Canu; Photo : Pascal Diologent</p>
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<h2><strong>Le festival La Machine à Boujoux</strong></h2>
<p>Le collectif La Machine organise son premier festival de musiques actuelles, samedi 23 et dimanche 24 septembre 2023 sous le chapiteau des Saltimbanques de l'Impossible (Neuville). </p>
<p>Au programme, Moo Box, un trio de rock extraverti venu de Rouen, Kaask, un groupe havrais qui mêle les influences rock, noise et rap, Baasta, du post punk qui nage entre histoires de charbon, ciels gris, Barbes D, compositeur, riddim maker et guitariste, réel activiste du reggae dub, DJ XYZ, DJ, beat maker, créateur de soirées mix pointues du Hip Hop, spectacle jeune public avec Les Lardons et bal musette le dimanche après midi.</p>
<p>Infos pratiques :</p>
<p>Samedi :<br />
Ouvertures des portes à 18 h 30<br />
Tarif : prix libre (conseillé 15€)</p>
<p>Dimanche :<br />
Spectacle jeune public à 11 heures (durée 1 heure)<br />
Tarif : prix libre (conseillé 5€ par enfant, gratuit pour les accompagnant.e.s)<br />
Bal musette à 15 heures (gratuit)</p>
<p>Restauration sur place</p>
<p>Vous pouvez réserver dès maintenant vos places <a href="https://vu.fr/hUZx">ici</a>.</p>
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