04/06/2019 - 16:39
Solitaire du Figaro : paroles de triples vainqueurs
<p><em>Pour la 6e fois depuis 2009, Dieppe est le théâtre du grand final de la <a href="https://www.lasolitaire-urgo.com">Solitaire Urgo Le Figaro, 50e du nom</a>. Cette course mythique a démarré le 2 juin à Nantes. Les stars de la voile vont rallier Kinsale (Irlande), la Baie de Morlaix (Roscoff en Bretagne) puis Dieppe pour une arrivée prévue le 26 juin au large de la cité des quatre ports.</em></p>
<p><a href="https://www.charal.fr/page-voile"><strong>Jérémie Beyou</strong></a> (Charal, à gauche sur la photo) et <a href="https://www.yann-elies.com"><strong>Yann Éliès</strong></a> (St-Michel, à droite sur la photo) sont, avec Michel Desjoyeaux (Lumibird), trois des triples vainqueurs de la Solitaire du Figaro engagés dans cette 50e édition. Interview croisée de ces deux skippers en lice pour une 4e couronne (un record !).</p>
<p>• <strong>Que représente pour vous la Solitaire du Figaro ?</strong></p>
<p><strong>Jérémie Beyou (J. B.) :</strong> C'est vrai que cette course et mes victoires représentent une part immense de ma vie de sportif. C'est une course de persévérance, qu'on accroche rarement à son palmarès du premier coup, et qui demande une implication sans failles.</p>
<p><strong>Yann Éliès (Y. E.) :</strong> Cette course m’a façonné, autant dans ma vie de marin que dans ma vie privée. J’y ai quasiment participé sans discontinu de 1997 à aujourd’hui. C’est une course qui m’est chère car j’y ai vécu beaucoup de choses, des moments durs, d’autres sympas. À chaque fois j’y reviens avec énormément de plaisir en sachant que je vais une vivre une nouvelle fois d’intenses émotions.</p>
<p>• <strong>Avez-vous déjà testé le nouveau monotype Figaro Bénéteau 3 ? La direction de course l'a qualifié d'« exigeant » : est-ce aussi votre impression ?</strong></p>
<p><strong>J. B. : </strong>Oui exigeant. Mais on commence à s'habituer. Je pense qu'on a oublié mais les débuts avec le Figaro Bénéteau 2 ont aussi été difficiles. De toute façon la Solitaire est une course exigeante. Mieux vaut rester à la maison si on recherche la facilité.</p>
<p><strong>Y. E. :</strong> Oui le bateau est exigeant et super dur physiquement, j'ai l'impression que l'on va souffrir davantage sur ce Figaro 3 car il est jeune, qu'il a encore quelques défauts en termes d'ergonomie notamment. Les courses d’avant-saison n’étaient qu’un avant-goût de ce que nous allons avoir sur cette Solitaire URGO le Figaro où il va falloir répéter les choses 4 fois de suite avec des parcours plus longs. </p>
<p>• <strong>Quels sont vos objectifs sur cette 50e édition ? </strong></p>
<p><strong>J. B. :</strong> Évidemment quand on a goûté à la victoire, on en veut encore et encore ! Maintenant, avec ce nouveau bateau, il n'y a pas de hiérarchie établie, on peut avoir beaucoup de surprises. Il faudra rester zen et motivé jusqu'au bout, et surtout profiter et prendre le maximum de plaisir sur ce nouveau petit bateau très sympa !</p>
<p><strong>Y. E. :</strong> Le plateau est impressionnant, on retrouve les plus grands noms de la course au large. De mon côté, j’aimerais battre deux records sur cette Solitaire : gagner une 11e étape et remporter une 4ème victoire au classement général.</p>
<p>• <strong>Vous avez gagné la Figaro en arrivant à Dieppe. Quels souvenirs en avez-vous ? </strong></p>
<p><strong>J. B. :</strong> La Solitaire 2011 c'est mon meilleur souvenir. Trois victoires d'étape dont la dernière à Dieppe, magique ! Je volais un peu sur l'eau ! C’est sans doute ma course la plus aboutie depuis que je navigue, elle restera longtemps gravée dans ma mémoire. J'ai passé une semaine à Dieppe à savourer cette victoire, profitant de la ville, la plage verte, l'hippodrome, le festival de cerfs-volants… Un endroit que j'adore vraiment. Hâte d'y retourner !</p>
<p><strong>Y. E. :</strong> Ce sont deux victoires totalement différentes et des sentiments très contrastés. En 2013, c’est une victoire de délivrance au terme d’une dernière étape très dure qui avait demandé beaucoup d’engagement. En 2015, c’est une victoire particulière. Je menais au classement général avant le départ de la dernière étape et j’ai cru tout perdre durant celle-ci. Xavier Macaire devait l’emporter, mais il est entré dans une zone interdite, j’ai réclamé et la victoire m’est revenue. Ce n’est pas la manière avec laquelle on imagine finir vainqueur mais parfois cela arrive.</p>
<p><em><strong>Propos recueillis par Pierre Leduc</strong></em></p>
<p><em>© Photos d'archive : Erwan Lesné</em></p>
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