12/07/2018 - 09:36
Simon Ampleman : « Un marathon de création »
<p>Après le succès de la chorégraphie participative du 19 août 2017, le Canadien Simon Ampleman est de retour avec un nouveau projet associant les habitants, cette fois-ci dans les quartiers. C'est à vivre du dimanche 15 juillet au jeudi 19 juillet.</p>
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<p><strong>Après le succès remarqué de la chorégraphie Champs de silex et coquelicots en 2017 sur la plage, vous revenez avec un nouveau projet participatif. Pourquoi ce travail avec les habitants ?</strong></p>
<p>La création participative fait partie de l’ADN de la compagnie depuis sa création et la médiation artistique fait partie de mon parcours d’avant même mes débuts en danse. De travailler avec la population m’apporte beaucoup comme artiste et personnellement. Pour moi, c’est un défi à chaque rencontre et ça m’oblige à utiliser ma créativité d’une manière différente que lorsque je travaille avec des professionnels. Le défi que ça représente de par la diversité des participants est une source incroyable d’inspiration. Il y a aussi la rencontre qui m’est chère, elle me laisse des souvenirs impérissables et me rappellent les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce métier. Je sais aussi que le travail que nous faisons avec les habitants a un impact concret pour eux. La culture est essentielle dans la vie d’une société, il est donc tout à fait naturel que la population puisse en faire partie.</p>
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<p><strong>Cette fois vous travaillez sur les lieux. Pourquoi ce choix et quel message vise-t-il à faire passer ?</strong></p>
<p>L’art pour moi est la clé pour se réapproprier une histoire, un lieu, un souvenir. Les participants qui vivront l’expérience travailleront pendant une journée dans un lieu qui fait partie de leur quotidien, mais cette fois-ci ils le verront d’une manière différence, sous un angle nouveau. Le fait de s’investir personnellement et d’une manière artistique laisse une trace à la fois émotive et personnelle, cela crée un lien nouveau avec le lieu qui restera en eux pour longtemps. Cette expérience, les participants la partageront avec leurs amis et familles, sans oublier les spectateurs qui viendront en soirée, eux aussi le vivront à leur manière. L’effet est exponentiel ! Bref, comme pour Champs de silex et coquelicots c’est une belle manière (voire la meilleure façon selon moi) de se souvenir collectivement de notre histoire et d’où nous venons.</p>
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<p><strong>Cinq chorégraphies, cinq lieux. Et donc des ambiances différentes ?</strong></p>
<p>Voilà tout le défi créatif que nous nous sommes donné, un marathon de création en cinq jours. Chaque lieu choisi a son histoire, ses bâtiments, ses formes et ses dimensions. Les participants ne seront pas nécessairement les mêmes non plus, car chaque jour nous partons de zéro et créons avec les personnes présentes. L’ensemble de ces éléments occasionnera une ambiance, une danse et même une musique différentes. Hé oui, en plus d’un chorégraphe, d’un danseur, nous serons accompagnés d’un compositeur qui créera une nouvelle musique par lieu. </p>
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<p><strong>Comment avez-vous fait le choix des lieux ?</strong></p>
<p>Avec l’équipe de la Ville, nous avons visité près de vingt lieux différents de la ville de Dieppe. J’avoue que ce n’est pas les possibilités qui manquaient et le choix était difficile. Nos critères étaient la variété des quartiers, des architectures et l’importance du lieu dans un angle historique, social et communautaire. Quatre sont maintenant déterminés et le dernier sera choisi par le public. Pour les autres lieux qui ne seront pas choisis… à suivre. ;)</p>
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<p><strong>Le spectacle de rue est-il une façon d’amener la culture à la portée de tous les publics ?</strong></p>
<p>Pour moi, faire des créations en in situ (à l’extérieur dans ce cas-ci) c’est avant tout, un terrain de jeu créatif. Chaque lieu a son cachet et ses possibilités, chaque présentation est unique, car tous les endroits où nous dansons sont différents et apportent une couche supplémentaire (architecture, lumière, son ambiant). Ces éléments deviennent parties intégrantes de l’oeuvre. Même les spectateurs deviennent acteurs en raison de leur proximité et leurs réactions audibles et spontanées. C’est très difficile reproduire ces éléments en salle par exemple de créer un carrefour, un château, une église, une montagne… Je dirais donc que la création in situ est avant tout un choix artistique qui a comme conséquence, à ma grande joie, de créer un accès à la culture pour tous les publics.</p>
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<p><strong>Ce projet témoigne encore une fois des liens forts entre Dieppe et le Canada. Quelle image avez-vous de la ville, que représente-t-elle pour vous ?</strong></p>
<p>Ce qui m’impressionne de Dieppe et de ses habitants, c’est avant tout leur ouverture à participer à des créations dansées et leur accueil. Ils me mettent en confiance et me donnent le goût de me dépasser.</p>
<p>Pour moi <em>LieuX, vous êtes ici!</em> est avant tout une rencontre de proximité avec une population allumée avec qui nous allons vivre un processus de création unique. L’expérience en sera une de rencontres et d’échanges. Comme pourront en témoigner les participants de Champs de silex et coquelicots, ce qui reste en nous après une telle aventure ce sont les anecdotes, les sourires, le stress, les appréhensions et finalement la réalisation de soi et le partage. Et c’est ce que le public a ressenti le 19 août 2017 sur la plage avec nous. </p>
<p>Dieppe c’est tout ça pour moi et c’est pour ces mêmes raisons qu’elle fait partie de mon parcours et de mon histoire. </p>
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<p>> Les chorégraphies participatives de rue auront lieu à 18h30 dimanche 15 juillet, rue Kérélo (Pollet); lundi 16 juillet, place Louis-Vitet (centre-ville); mardi 17 juillet, square Louise-Michel (Bout du quai); mercredi 18 juillet, rond-point Delaborde-Noguez (Janval); jeudi 19 juillet, esplanade de la chapelle de Bonsecours. Une restitution filmée sera présentée lors des Samedis de l’été le 21 juillet à 19 heures dans la cour de l’ancien collège des Oratoriens. Pour participer, contacter le service démocratie locale au 02 35 06 61 05.</p>
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