30/09/2021 - 13:49
Le maire de Dieppe prend un arrêté pour dénoncer la flambée des tarifs de l'énergie
<h3><strong>L'augmentation exponentielle des tarifs du gaz, de l'électricité ou encore des carburants menace dangereusement le pouvoir d'achat d'une grande majorité d'habitants. Le maire de Dieppe pousse un cri d'alerte et prend un arrêté pour dénoncer cette flambée des prix de l'énergie.</strong></h3>
<p>La flambée est sans précédent… Selon le médiateur national de l'énergie, les tarifs réglementés du gaz ont augmenté de 48 % depuis un an. Depuis 2004, la hausse atteint 75,7 %. Ceux de l'électricité, ont, quant à eux, bondi de 40 % depuis juillet 2007, et l'ouverture de la concurrence et les projections de l'Observatoire national de la précarité énergétique prévoient une nouvelle augmentation de 10 % en 2022. Les prix des carburants pratiqués à la pompe se sont également envolés pour arriver à un niveau supérieur à ceux qui avaient contribué à déclencher la colère donnant naissance au mouvement des gilets jaunes. <em>« Avec l'augmentation hallucinante des tarifs du gaz et demain de l'électricité, on assiste à un double scandale, un double racket</em>, s'insurge le maire de Dieppe, Nicolas Langlois.<em>D'un côté les factures explosent, de l'autre depuis la privatisation de GDF en 2004 et l'ouverture à la concurrence d'EDF en 2007, on finance avec notre argent l'accès des fournisseurs privés au marché de l'énergie. Ca suffit ! »</em></p>
<p>Face à cette situation insupportable qui plonge dans la précarité de nombreux habitants, et alors que le Premier Ministre doit s'exprimer ce jeudi soir, le maire de Dieppe, Nicolas Langlois, vient de prendre un arrêté municipal déclarant le gel des tarifs du gaz et de l'électricité sur la commune de Dieppe. <em>« Il s'agit d'un acte fort qui correspond à un cri d'alerte</em>, explique-t-il. <em>Cela suffit les mesurettes, qui ne changent rien au coût de la vie. Que ce soit le chèque énergie, qui soulage certes le pouvoir d'achat des familles mais n'est pas suffisant, ou un lissage des augmentations dans le temps, cela ne change pas grand chose pour des millions de personnes qui sont en difficulté, ou pour toutes les familles qui n'ont le droit à rien. À Dieppe, nous prenons soin de toutes et tous, nos aides s'adressent à tous. Mais au delà, la crise des gilets jaunes, puis la crise sanitaire appellent à des actes forts et des moyens enfin à la hauteur, que ce soit pour notre santé ou le pouvoir d'achat. Il faut déclarer l'état d'urgence sociale »</em></p>
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<p><strong>Pour un grand service public de l'énergie</strong><br />
Le nombre de familles en situation de précarité énergétique, qui représentent aujourd'hui près de 3,5 millions de personnes en France, ne cesse d'augmenter. À Dieppe, 123 familles sollicitaient en 2017 l'aide à l'énergie des CCAS de Dieppe et Neuville-lès-Dieppe. Elles sont presque 200 en 2021. Le montant des aides facultatives versées par ceux-ci a augmenté de 20% sur les 3 dernières années. <em>« Le nombre de personnes en situation de précarité énergétique explose, à Dieppe comme ailleurs</em>, constate Nicolas Langlois. <em>Les familles angoissent de remettre le chauffage en route, certaines ne le feront pas, au 21ème siècle, dans notre beau pays. Il est de notre responsabilité d'élus de dire stop, de nous opposer fermement. Même si l'Etat me dira que ce n'est pas dans les pouvoirs de police du Maire, je conteste, c'est mon devoir, c'est mon droit face à une situation devenue intenable pour les familles dieppoises de prendre de telles décisions de protection et de bon sens. »</em></p>
<p>Ces augmentations de tarifs de l'énergie doivent aussi réveiller les consciences et susciter de nouveau le débat en France. <em>« L'énergie est un bien commun et les habitants ont le droit de vivre dignement</em>, estime Nicolas Langlois. <em>C'est pourquoi, plus que jamais, et alors que nous venons de fêter le 75ème anniversaire de la création d'EDF, il est nécessaire de reformer un grand service public de l'énergie. Le seul modèle capable d'assurer l'indépendance énergétique de la France et de maîtriser les coûts et donc les tarifs. »</em></p>
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<p>© Visuel : Ludwig malbranque</p>
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