12/12/2021 - 08:58
L'une des œuvres volées à l'église Saint-Jacques a retrouvé sa place
<h3>Dérobée avec 7 autres œuvres en novembre 2017 dans l'église Saint-Jacques, la toile de Saint- Vincent-de-Paul de l'artiste espagnol Anselma, peinte en 1872, a retrouvé, ce jeudi 9 décembre, sa place au sein d'une chapelle de l'édifice.</h3>
<p>C'est un véritable petit événement. Ce jeudi 9 décembre au matin, le tableau représentant Saint-Vincent-de-Paul soignant un malade, peint en 1872 par l'artiste espagnol Anselma, a fait son grand retour au sein de l'église Saint-Jacques. Dérobée en novembre 2017 avec 7 autres œuvres au sein de l'édifce, la toile, tout comme deux des autres pièces volées, avait été restituée dans de mystérieuses circonstances à l'abbé Jean- Baptiste Baranger en 2019. <em>« Ces œuvres étaient dans un très mauvais état. Elles avaient été roulées en boule, chiffonnées... Il a alors été envisagé, grâce à une mobilisation collective d'engager leur restauration</em>, souligne le maire Nicolas Langlois. <em>Le retour de ce premier tableau, restauré de fort belle manière, ressemble à un cadeau de Noël. La joie qu'il suscite contraste avec la peine que les Dieppois avaient ressenti quand les vols ont été constatés. »</em></p>
<p>Très investis, aux côtés de la Ville de Dieppe, mais aussi de la direction régionale des affaires culturelles et du diocèse de Rouen pour mener à bien ce projet de restauration avec, notamment, le lancement d'une souscription, les représentants du comité de sauvegarde des églises Saint-Jacques et Saint-Rémy étaient, évidemment présents, lors de l'accrochage de l'œuvre. <em>« Je préfère être là aujourd'hui plutôt qu'en novembre 2017 quand nous avons découvert le pillage</em>, souligne la présidente Christiane Le Her. <em>C'est l'aboutissement d'un beau travail collectif. Le restaurateur a mené un travail remarquable, impressionnant. C'est une grande émotion que de voir cette toile à nouveau installée dans l'église. »</em></p>
<p><strong>Patrimoine commun</strong></p>
<p>Un sentiment largement partagé par l'abbé Jean-Baptiste Baranger, curé de la paroisse Saint-Jean- Paul II de Dieppe. <em>« Je suis surpris</em>, assure-t-il. <em>Je savais que nous allions retrouver aujourd'hui (jeudi, NDLR) ce tableau. Mais, je n'étais pas prêt. Il est magnifique. Les couleurs sont éclatantes. On ressent ce que les gens ont dû ressentir quand il a été installé ici pour la première fois. Ce moment est très symbolique. L'église reprend vie et les blessures ont été pansées. Ce sont des trésors de l'église devant lesquels on passait sans s'en rendre compte qu'on redécouvre suite à ces vols. Les Dieppois prennent conscience que ce patrimoine leur appartient. Et puis, le sujet de cette toile avec un prêtre qui relève un pauvre me semble d'une profonde actualité, à quelques jours de Noël. »</em></p>
<p>Il aura fallu près de trois mois à Pierre Jaillette, restaurateur d'œuvres, pour réussir l'exploit de rendre à cette toile son éclat d'origine. <em>« L'opération a été délicate d'autant plus qu'il a fallu créer un autre châssis</em>, confie-t-il. <em>Mais on peut dire que c'est une véritable résurrection pour cette œuvre. »</em><br />
Dans son atelier, situé dans l'Eure, Pierre Jaillette va désormais concentrer ces prochains mois ses efforts sur les deux autres œuvres qui avaient été, également, dérobées, et qui retrouveront à leur tour l'église Saint-Jacques.</p>
<p>© Photo : Pascal Diologent</p>
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