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06/02/2024 - 12:22

L'explorateur Jean Malaurie nous a quittés

Actu%20web%20d%c3%a9c%c3%a8s%20jean%20malaurie.001 <p><strong>L&#39;&eacute;crivain et explorateur Jean Malaurie est d&eacute;c&eacute;d&eacute; &agrave; 101 ans, le lundi 5 f&eacute;vrier 2024.&nbsp;</strong></p> <p><a href="https://www.facebook.com/MairedeDieppe?__cft__[0]=AZXokSQZgVm2CrRIrLme1wwlCa_gaOW8EEfzLqi4KlGkuNVsrUbuokrVzevxtmKdhX5WhC0cJc1oaGcQGr88Fx0ox-xN-Srn-IWXtcaSluetC_1o6vmVmxKbjELttWCqaL1e5Hn38ourtF_SDXqWTg7Y1o4FleDXKMEcA2EXiu-OEsyDB3hwdGyZQL9UrqVZClg&amp;__tn__=-]K-R">Nicolas Langlois</a>, maire de Dieppe, rend hommage &agrave; l&rsquo;ethnologue et sp&eacute;cialiste du grand nord, install&eacute; depuis longtemps dans la cit&eacute; d&#39;Ango : <em>&laquo; Jean Malaurie nous a quitt&eacute;s. Michel Le Bris, dans son Dictionnaire amoureux des explorateurs, l&rsquo;avait tr&egrave;s justement d&eacute;sign&eacute; comme le &ldquo;dernier des g&eacute;ants&rdquo;. Il avait choisi de vivre &agrave; Dieppe, lui, le premier homme &agrave; atteindre, en 1951, le P&ocirc;le Nord magn&eacute;tique en tra&icirc;neaux &agrave; chien, l&rsquo;homme de plus de 30 exp&eacute;ditions du Groenland &agrave; la Sib&eacute;rie, le fondateur du Centre d&rsquo;&eacute;tudes arctiques au CNRS et &agrave; l&rsquo;EHESS &agrave; Paris (1957).&nbsp;L&rsquo;homme aussi qui d&eacute;fendit la premi&egrave;re r&eacute;union internationale des Inuits et des &Eacute;tats circumpolaires en 1969, sous la pr&eacute;sidence de Ren&eacute; Cassin, prix Nobel de la paix et le pr&eacute;sident-fondateur de l&rsquo;Acad&eacute;mie Polaire d&rsquo;&Eacute;tat de Saint P&eacute;tersbourg. Et Dieppe l&rsquo;avait choisi quand Roland Leroy avait propos&eacute; &agrave; Christian Cuvilliez alors maire d&rsquo;organiser un festival du film arctique dont Jean Malaurie fut l&rsquo;invit&eacute; d&rsquo;honneur, quand, en 2019, il fut aussi l&rsquo;invit&eacute; d&rsquo;honneur du Festival du film canadien.&nbsp;Nous avions plaisir &agrave; converser avec lui comme lorsqu&rsquo;il a f&ecirc;t&eacute;, derni&egrave;rement, son 100e anniversaire.&nbsp;Jean Malaurie &eacute;tait un &ldquo;scientifique po&egrave;te&rdquo;, qui invitait sans cesse &agrave; sortir des couloirs parfois trop &eacute;troits de la connaissance scientifique. Avec Jean-Jacques Rousseau dont il &eacute;tait un lecteur fid&egrave;le, il savait qu&rsquo;on ne commence pas par raisonner mais par sentir.&nbsp;Il nous a permis d&rsquo;&eacute;couter d&rsquo;autres voix avec la c&eacute;l&egrave;bre collection, &ldquo;Terre humaine&rdquo;, qu&rsquo;il a fond&eacute;e en 1955. Une collection qui fait r&eacute;f&eacute;rence et qui a construit, au fil des &eacute;ditions, une communaut&eacute; d&rsquo;auteurs qui tous, &agrave; leur mani&egrave;re, t&eacute;moignent d&rsquo;un morceau de l&rsquo;histoire humaine, quelque part sur la plan&egrave;te.&nbsp;&raquo;</em></p> <p>Et le Maire de Dieppe de poursuivre :&nbsp;<em>&laquo;La citation de Jean Giono qui accompagne son livre, Les derniers rois de Thul&eacute;, r&eacute;sume bien ce qu&rsquo;&eacute;tait Jean Malaurie : &ldquo;On ne peut, je crois, rien conna&icirc;tre par la simple science ; c&rsquo;est un instrument trop exact et trop dur. Le monde a mille tendresses dans lesquelles il faut se plier&hellip; Seul le marin conna&icirc;t l&rsquo;archipel.&rdquo;&nbsp;Ambassadeur de bonne volont&eacute; de l&rsquo;Arctique &agrave; l&rsquo;Unesco, fort de ses voyages et de ses recherches, il transmettait sans rel&acirc;che la parole et la sagesse des Inuits, une parole &ldquo;sacr&eacute;e&rdquo;, nourrie d&rsquo;un rapport au monde que nous avons perdu, et que nous devrions rechercher insistait-il.&nbsp;Son travail, son engagement de vie m&ecirc;me nous invitait &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; notre place au sein du monde, qui n&rsquo;est pas seulement celui des &ecirc;tres vivants. Les pierres aussi ont une &acirc;me. Les Inuits le lui avaient appris.&nbsp;Comprendre aussi que nos soci&eacute;t&eacute;s tirent leur s&egrave;ve des &ldquo;&eacute;l&eacute;ments fondamentaux comme la terre et l&rsquo;eau, la faune et la flore, la fine beaut&eacute; des fleurs, les subtiles g&eacute;om&eacute;tries des p&eacute;tales, les sols polygonaux, le son et les couleurs&rdquo;.&nbsp;Une synth&egrave;se qui aboutit &agrave; nous rappeler &agrave; l&rsquo;ordre pour la d&eacute;fense des peuples autochtones, ou plut&ocirc;t des &ldquo;peuples racines&rdquo;, expression qu&rsquo;il trouvait plus juste.&raquo;</em></p> <p>Enfin, Jean Malaurie &eacute;tait <em>&laquo;&nbsp;un veilleur, un relais des sentinelles de la plan&egrave;te&nbsp;que sont les Inuits dont l&rsquo;environnement est menac&eacute; par le r&eacute;chauffement climatique et les prospections p&eacute;troli&egrave;res et gazi&egrave;res.&nbsp;&nbsp;&ldquo;Puisse le citoyen inuit voir le r&ecirc;ve des explorateurs se r&eacute;aliser : un p&ocirc;le non pollu&eacute; o&ugrave; r&eacute;gnera un humanisme &eacute;cologique. Il est urgent de (...) prendre enfin humblement conscience que leur volont&eacute; obstin&eacute;e de respecter cette nature ne fait pas d&rsquo;eux des retardataires, mais des pr&eacute;curseurs.&rdquo;&nbsp;&Agrave; celui qui lan&ccedil;ait aux jeunes lecteurs le conseil : &ldquo;Lis tout ! Voyage en tout milieu les yeux ouverts, l&rsquo;oreille attentive, dans le monde entier. Tu vas enfin d&eacute;couvrir l&rsquo;homme, cet inconnu&rdquo;, nous souhaitons aujourd&rsquo;hui, avec &eacute;motion, rendre hommage.&nbsp;&Agrave; son fils Guillaume, nous adressons nos plus sinc&egrave;res et &eacute;mues condol&eacute;ances et toute notre amiti&eacute; &raquo;</em>.</p> <p><em>&copy; Photo : Erwan Lesn&eacute; (2019) - service Communication de la Ville de Dieppe</em></p>

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