28/10/2020 - 14:46
Franck Richez et Jean-Pierre Leporc : deux grands marins et sauveteurs récompensés
<p><strong>Figures du port et de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer), Jean-Pierre Leporc et Franck Richez viennent d'être élevés respectivement au rang d'officier et de chevalier du Mérite maritime. Une distinction qui récompense deux belles carrières de marins et rappelle l'importance de préserver les missions de sauvetage en mer.</strong></p>
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<p>Ils sont des piliers de la station SNSM de Dieppe. Jean-Pierre Leporc et Franck Richez viennent d'être nommés l'un officier, l'autre chevalier du Mérite maritime. <em>« Ils sont tous les deux de grands hommes de la mer</em>, estime le maire Nicolas Langlois. <em>Ils méritent tous deux cette grande reconnaissance nationale pour leur parcours mais aussi pour leur engagement bénévole au sein de la SNSM, aux côtés de l'actuel président Philippe Brouard et de marins chevronnés comme Jean-Marc Delacroix. Il me tarde déjà de pouvoir les honorer, à Dieppe, aux côtés de la communauté maritime en leur remettant ces deux distinctions. »</em></p>
<p>Selon Dominique Patrix, adjoint au maire en charge de la mer, ils sont tous deux des figures de l'identité portuaire dieppoise. <em>« Ce sont avant tout de grands et de vrais marins qui ont tout deux fait une belle carrière dans la pêche, en partie pour Franck qui a aussi navigué sur le transmanche et au dragage, et essentiellement pour Jean-Pierre, capitaine de pêche respecté et apprécié. Ils sont à l'image de Dieppe : humbles et investis avec cet engagement de sauveteurs. »</em></p>
<p>Ces distinctions sont également particulièrement symboliques pour le député Sébastien Jumel puisqu'elles mettent encore une fois en évidence la nécessité de consolider la mission essentielle que représente le sauvetage en mer à travers un mode de financement qui ne reposerait plus essentiellement sur des dons. <em>« Jean-Pierre et Franck ont Dieppe dans les tripes et l'identité maritime chevillée au corps</em>, assure-t-il. <em>Cette âme de marins, cette connaissance du milieu et de ses dangers, ils ont fait le choix de les mettre au service de tous les marins et de la sécurité en mer. Le nombre de vies qu'ils ont contribué, en exposant la leur, à sauver est considérable. Ce sont des héros comme tous les bénévoles des SNSM sur toute la façade maritime du pays. Des héros qui ont besoin, pas seulement de reconnaissance, mais aussi de moyens pour continuer à mener leurs missions de sauvetage. C'est pourquoi un financement public de cette mission d'utilité publique est nécessaire. J'avais d'ailleurs déposé une proposition de loi, au lendemain du drame des Sables-d'Olonne qui avait coûté la vie à trois sauveteurs, pour qu'une réflexion et une intention de l'Etat de pérenniser le mode de financement voient enfin le jour et qu'on ne laisse plus les bénévoles des SNSM faire la manche pour pouvoir se former, renouveler et entretenir la flotte. »</em></p>
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<p><strong>Deux parcours exceptionnels</strong></p>
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<p><em>Jean-Pierre Leporc, pêcheur « hors du commun »</em></p>
<p>Jean-Pierre Leporc, né à Fécamp en 1947, est l’héritier d’une dynastie de terre-neuvas. Passionné, il embarque à 15 ans à la pêche, breveté Capitaine de pêche. Il passe des diplômes, monte les échelons, il est Capitaine en second à 20 ans et, à 22 ans, il prend son premier commandement sur le Vagram de Fécamp.</p>
<p>Il navigue sur des chalutiers inscrits à Fécamp, Saint Malo, Dieppe et Boulogne. Il débute à la <em>« pêche au large »</em>et, ensuite, ne quitte plus la <em>« Grande pêche »</em>qu’il pratique sur des chalutiers industriels de plus en plus modernes. </p>
<p>A 38 ans, il poursuit sa carrière à la « Grande pêche » sur l’ex premier Snekkar de l’armement Leveau. Puis il commande les Snekkar II et III. Il termine sa carrière sur le Klondyle, chalutier-surgélateur de Boulogne-sur-Mer, avec 25 hommes à bord. Il laisse le souvenir d’un capitaine <em>« hors du commun »</em>. </p>
<p>A sa retraite en 2005, il devient enquêteur officiel au BEA Mer (Bureau Enquêtes et Accidents) actuellement rattaché au ministère de la mer. Il est commissionné par arrêté ministériel pour enquêter sur les événements de mer, comme expert par cet organisme d’état, en collaboration avec Jean-Marc Schindler, directeur du BEA Mer. Il contribue, entre bien d’autres enquêtes, à la rédaction d’un rapport sur l’accident très médiatisée du Bugaled Breizh. C’est d’ailleurs, au titre d’enquêteur-expert du BEA Mer, qu’il obtient la Croix de Chevalier du mérite maritime par décret du 20 juillet 2010. A ce jour, il demeure enquêteur de réserve.</p>
<p>En retraite, il s’engage également à la station SNSM de Dieppe dont il prend la présidence de 2009 à 2016. La carrière de sauveteur de Jean-Pierre Leporc est riche et exceptionnelle.</p>
<p>Il est récompensé en obtenant l’Insigne d’honneur (25 juin 2012) et la Plaquette de reconnaissance (30 juin 2016) avec diplômes signés par le Vice Amiral d’Escadre Yves LAGANE et le Président de la société Xavier de la Corce pour services rendus à la cause du sauvetage en mer et pour son professionnalisme lors des nombreux sauvetages exercés sous sa responsabilité de Président de la SNSM de Dieppe.</p>
<p>Aujourd’hui, Jean-Pierre Leporc est un Vice-président omniprésent de la SNSM de Dieppe après en avoir été le Président actif. Il continue d’apporter son expertise à la station dieppoise, l’une des plus importantes du littoral de la Manche.</p>
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<p><em>Franck Richez, un courageux patron</em></p>
<p>Franck Richez est un pur Dieppois, né à Dieppe en 1965. Il commence sa carrière en 1982 pendant deux ans à la Soflumar comme ouvrier mécanicien. Puis, pendant deux ans à la pêche industrielle, à l’Armement Leveau, sur les Drakkar et Snekkar. Après un court passage au Transmanche, il rentre définitivement au dragage au port autonome de Rouen en 1985.</p>
<p>Très motivé, dans le cadre de la promotion sociale, il passe divers certificats et brevets, montant tous les échelons, pour devenir officier mécanicien et finir sa carrière dans la fonction de chef mécanicien au dragage de Rouen. Il prend sa retraite en juin 2020.</p>
<p>Parallèlement, Frank Richez intègre le sauvetage en mer en 1998 et s’impose comme l’un des éléments moteurs dans le fonctionnement de la station SNSM de Dieppe. Plongeur-sauveteur, c’est un scaphandrier professionnel et en même temps un instructeur de plongée sous-marine. Au fil du temps, il devient le patron du canot de sauvetage. En 2010 il obtient le diplôme d’Honneur et en 2012 la médaille de bronze de la part du vice-amiral d’escadre Yves Lagane.</p>
<p>A la SNSM, au sein d’une équipe de bénévoles, il accomplit de nombreuses missions de sauvetage : Plaisanciers en panne de moteur, homme tombé à la mer, bateaux en dérive, voiliers en difficulté dans la tempête, bateau en panne de gouvernail, marin en malaise cardiaque… La liste est impressionnante. On relève même une assistance insolite à deux montgolfières en mer.</p>
<p>Durant tous ces sauvetages, Franck Richez fait preuve de grand courage, d’abnégation et de ténacité soit en tant que plongeur, patron suppléant ou patron de la vedette SNSM.</p>
<p>Enfin, soucieux de la formation des jeunes marins, il fut formateur au lycée maritime Anita-Conti à Fécamp de 2011 à 2020 et, aujourd’hui, retraité de la marine marchande, il continue, en étant maintenant formateur au lycée professionnel maritime de Boulogne-Le Portel depuis le début de l’actuelle année scolaire 2020/2021.</p>
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<p>© Photos : Pascal Diologent</p>
<p><em>Biographies signées André Hamel, vice-président délégué, responsable de la délégation de Dieppe de la Fédération nationale du Mérite maritime, section de Seine-Maritime.</em></p>
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