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16/01/2021 - 10:01

Classe autisme maternelle : un pas de plus dans l'inclusion scolaire

Actu%20web%20classe%20autisme%20triolet.001 <p><strong>Après une première ouverture en élémentaire à l&#39;école Louis-de-Broglie (Janval) en 2018, une Unité d&#39;enseignement en maternelle autisme (UEMA) a démarré lundi 4 janvier à l&#39;école Elsa- Triolet (Neuville-lès-Dieppe). Portée par l&#39;APEI de la région dieppoise, cette unité accueille 6 enfants atteints de troubles du spectre de l&#39;autisme (TSA). Cette nouvelle ouverture confirme l&#39;exemplarité de Dieppe en matière d&#39;inclusion scolaire.</strong></p> <p>Au sortir des vacances scolaires de Noël, une Unité d&#39;enseignement en maternelle autisme (UEMA) a ouvert au sein de l&#39;école Elsa-Triolet. Cinq&nbsp;élèves, puis un sixi&egrave;me (maximum 7 &eacute;l&egrave;ves dans cette UEMA)&nbsp;arrivé ce lundi 11 janvier, tous atteints de troubles du spectre de l&#39;autisme (TSA), fréquentent depuis le milieu ordinaire scolaire. C&#39;est l&#39;association de l&#39;APEI de la région dieppoise qui a porté ce projet d&#39;ouverture d&#39;UEMA, après avoir répondu à un appel à projet de l&#39;Agence régionale de santé (ARS).&nbsp;<em>&laquo; Depuis plusieurs années, un des objectifs de l&#39;association est de développer des dispositifs d&#39;accompagnement d&#39;enfants et d&#39;adultes TSA</em>, note Nancy Couvert, directrice générale de l&#39;APEI de la région dieppoise.&nbsp;<em>On a aussi un axe prioritaire sur l&#39;inclusion en milieu ordinaire scolaire. Cet appel à projet était donc intéressant et il nous semblait évident de devoir y répondre. &raquo;</em></p> <p><strong>Dieppe pionnière dans l&#39;inclusion scolaire</strong></p> <p>Ce n&#39;est pas la première fois que la Ville de Dieppe ouvre ses écoles aux élèves atteints de TSA.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;Nous franchissons une nouvelle étape dans l&#39;inclusion d&#39;enfants autistes en milieu scolaire ordinaire</em>, se satisfait Nicolas Langlois, maire de Dieppe.<em>&nbsp;En 2018, nous étions précurseurs avec l&#39;ouverture d&#39;une première UEEA (élémentaire) à l&#39;école Louis-de-Broglie, en lien avec l&#39;Apajh et le Sessad Henri-Wallon. Il n&#39;existait alors que 6 unités de ce type en France. Nous poursuivons, grâce au partenariat intelligent avec l&#39;APEI et l&#39;Éducation nationale, notre volonté d&#39;accueillir tous les enfants de la République dans nos écoles. À Dieppe, l&#39;inclusion scolaire n&#39;est pas un slogan, mais elle est une réalité concrète ! &raquo;</em></p> <p>Pour sa part, le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel estime&nbsp;<em>&laquo; qu&rsquo;on est capable avec de la volonté politique de proposer des réponses aux besoins des familles, dans notre pays très en retard sur l&rsquo;inclusion &raquo;</em>. Et le député, qui a été rapporteur en 2019 de la <em>Commission d&rsquo;enquête parlementaire sur l&rsquo;inclusion des élèves handicapés dans l&rsquo;école et l&rsquo;université de la République</em>, d&#39;ajouter :&nbsp;<em>&laquo; Nous devons faire en sorte de trouver une place à ces enfants dans une classe de l&rsquo;école de la République comme tous les autres enfants ! La France ne pourra pas rester encore des années à supporter un tel décalage entre les principes de la loi Handicap de 2005 et la réalité assez maigre de leur mise en &oelig;uvre. &raquo;</em>&nbsp;Dans son rapport enregistré le 18 juillet 2019 à l&#39;Assemblée nationale, le député appelait, dans la première des 57 propositions, à la création d&#39;un&nbsp;<em>&laquo; grand service public de l&#39;école inclusive &raquo;</em>.</p> <p><strong>Des locaux adaptés</strong></p> <p>Le choix de l&#39;école a été effectué par l&#39;Éducation nationale en lien avec l&#39;APEI et la Ville de Dieppe et s&#39;est porté sur la maternelle Elsa-Triolet. Financés par l&#39;association, des travaux ont ét&eacute;&nbsp;nécessaires pour accueillir dans de bonnes conditions ces nouveaux élèves et l&#39;équipe enseignante dédiée à cette unité. Ces aménagements, suivis par la Ville, ont porté sur la luminosité, les couleurs, les sonorités, mais aussi sur les espaces (espace pour activités, espace pour temps individuel, espace pour le temps de repos).&nbsp;</p> <p><em>&laquo; La Ville a été facilitatrice dans ce dossier avec la mise à disposition de locaux, l&#39;organisation des travaux et la formation des agents &raquo;</em>, indique Emmanuelle Caru-Charreton, adjointe au Maire en charge de l&#39;Éducation. Sur ce dernier point, les trois autres enseignantes de l&rsquo;école Elsa-Triolet ont participé à des journées de formation sur l&rsquo;autisme et le dispositif UEMA. De plus, une formation des Atsem (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) sera organisée dans les semaines qui viennent.&nbsp;<em>&laquo; L&#39;inclusion n&#39;est pas qu&#39;un simple mot, on y trouve derrière une réalité très concrète</em>, estime Pauline Masson, conseillère municipale déléguée à l&#39;inclusion et au handicap.&nbsp;<em>Les enfants vont évoluer, dans la cour&nbsp;de récréation, dans des activités communes, au contact de l&#39;ensemble des élèves de l&#39;école. Ces échanges sont primordiaux pour permettre aux enfants accueillis au sein de cette unité de progresser et de prendre confiance en eux pour réussir à s&#39;intégrer à l&#39;avenir en milieu dit &laquo; ordinaire &raquo;. &raquo;</em></p> <p><strong>Une équipe professionnelle et expérimentée</strong></p> <p>Pour faire la demande de scolarisation de leur enfant au sein de cette UEMA, des familles ont sollicité une demande de dossier auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Des commission des droits et de l&#39;autonomie des personnes handicapées (CDAPH) se sont ensuite réunies et ont retenu des enfants selon des critères précis : âge au plus près des 3 ans lors de l&rsquo;entrée ; absence de handicap associé avéré (épilepsie, déficit visuel/auditif) ; absence de verbalisation (au plus quelques mots isolés) ; scolarisation en milieu ordinaire impossible même avec une aide humaine individualisée.</p> <p>Les six&nbsp;enfants de l&#39;unité seront suivis par une enseignante recrutée par l&#39;Éducation nationale (qui enseignait déjà à l&#39;IME Château-Blanc d&#39;Arques-la-Bataille, une des structures gérées par l&#39;APEI) et par une équipe médico-sociale constituée par l&#39;APEI : une éducatrice spécialisée, une éducatrice jeune enfant, une Accompagnante éducative et sociale (AES), un psychologue et un ergothérapeute. <em>&laquo;&nbsp;On voulait démarrer avec des professionnels qui ont déjà une expérience avec du public TSA</em>, précise Nancy Couvert.&nbsp;<em>Notre but est d&#39;accompagner au mieux possible l&#39;enfant pour qu&#39;il puisse continuer sur le long terme sa scolarité en milieu ordinaire. &raquo;</em></p> <p><strong>Pour en savoir plus</strong><br /> &bull; L&#39;inclusion scolaire à Dieppe :&nbsp;outre l&#39;UEMA à l&#39;école Elsa-Triolet et l&#39;UEEA à l&#39;école Louis-de-Broglie, un dispositif d&#39;accueil d&#39;enfants autistes (6 enfants maximum de 18 mois à 3 ans) existe aussi à l&#39;école Sonia-Delaunay (Val Druel). Ces enfants ne sont pas scolarisés, et un seul enfant, voire deux, accède(nt) simultanément dans les locaux avec l&#39;équipe pédagogique. De son côté, l&#39;école élémentaire Jacques- Prévert (Neuville), dont est rattachée la maternelle Elsa-Triolet, accueille des enfants de l&#39;Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (Itep) de Dieppe, c&#39;est-à-dire des élèves qui présentent des difficultés psychologiques, dont l&#39;expression, notamment l&#39;intensité des troubles du comportement. Par ailleurs, toujours dans le domaine de l&#39;inclusion, l&#39;école Louis-de-Broglie accompagne des enfants présentant des troubles &ldquo;dys&rdquo; (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie...) qui relèvent d&rsquo;une prise en charge adaptée tout en fréquentant très régulièrement les classes ordinaires.</p> <p><strong>&bull; L&rsquo;autisme, c&rsquo;est quoi ?</strong></p> <p>Les troubles du spectre de l&rsquo;autisme (TSA) résultent d&rsquo;anomalies du neurodéveloppement. Ils apparaissent précocement au cours de la petite enfance et persistent à l&rsquo;âge adulte. Ils se manifestent par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des anomalies comportementales, en particulier une réticence au changement et une tendance à&nbsp;la répétition de comportements ou de discours. L&rsquo;autisme est reconnu comme un handicap en France depuis 1996. On estime à 700 000 le nombre de Francais présentant des troubles autistiques. Source : Inserm.</p> <p><em>&copy; Photo : Erwan Lesn&eacute;</em></p>

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