14/04/2017 - 13:55
La banane en escale pour une exposition
<p>Jusqu’au 23 avril, l’exposition itinérante “Extra ordinaire banane” s’ancre à la salle des congrès. L’occasion d’éplucher de manière ludique et interactive l’histoire de ce fruit qui a durablement marqué l’histoire du port de Dieppe.</p>
<p>Deuxième fruit le plus consommé en France, véritable star de la culture populaire du Banana Split de Lio à celle d’Andy Warhol pour le Velvet Underground, la banane a pourtant grandi bien loin du climat européen. Le Musée portuaire de Dunkerque propose de revisiter l’histoire du plus sympathique des fruits. L’exposition itinérante “Extra ordinaire banane” parcourt le circuit des ports d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique) et métropolitains qui ont accueilli la banane : Dunkerque, Nantes, Le Havre et Dieppe.</p>
<p>À travers les époques, l’exposition montre comment ce fruit tropical fragile a pu être exporté vers les pays du nord de l’Europe en questionnant les progrès du transport maritime et des conditions de manutention. L’approche est pour le moins originale et interactive, et ce afin de permettre à tous les publics de découvrir l’exposition avec des outils de médiation conçus pour les plus jeunes, des pho- tographies, des films et des maquettes. La banane y est expliquée sous toutes les coutures : sa culture, sa variété, son transport, sa valorisation, sa commercialisation, sa concurrence, sa publicité, son image entre Joséphine Baker et les Minions. De quoi ressortir de l’exposition avec la banane !</p>
<p>L’escale dieppoise prend un sens tout particulier, car la cité Ango a longtemps tenu le leadership du trafic, en étant le premier port bananier des années 30 aux années 80. Henri Abraham a connu l’âge d’or de la banane, jusqu’en 1992 quand ce trafic s’est interrompu. Il a commencé à 14 ans et demi et a fini contremaître quand l’heure de la préretraite a sonné à l’âge de 50 ans. « <em>À cette époque, nous étions parfois 1 200 hommes sur le port avec 500 professionnels, 400 occasionnels et des saisonniers, </em>se remémore-t-il. <em>Il y avait en moyenne deux bateaux par semaine qui arrivaient des Antilles puis du Cameroun après qu’un immense cyclone ait eu raison de la production antillaise.</em> » Ce petit-fils et fils de docker se souvient aussi des conditions de travail éreintantes. « <em>La décharge des régimes de bananes était très difficile. On avait les mains en sang. Mais c’était un beau métier et il y avait une incroyable solidarité entre tous les dockers.</em> » Et le Dieppois de conclure, un brin nostalgique : « <em>Cela amenait beaucoup d’activité à Dieppe, les quais étaient en effervescence et tous les cafés étaient pleins. Quand je vais aujourd’hui sur le port et que je repense à cette période, j’en ai la chair de poule ! </em>»</p>
<p>Extra ordinaire banane. Jusqu’au 23 avril à la salle des congrès, boulevard de Verdun. De 10 heures à 12h30 puis de 13h30 à 18 heures. Entrée libre.</p>
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